Trop d’accidents au travail, pas assez de formation et prévention !

Trop de français meurent au travail. C’est le constat alarmant rappelé par le Premier Ministre Gabriel Attal lors de son allocution télévisée sur TF1 le 27 mars dernier.
Un constat étayé par des chiffres inquiétants qui placent la France à la place de mauvais élève au sein de l’UE sur les accidents du travail et leur issue parfois dramatique.
Retour sur ce fléau qui entache notre société.

Des chiffres alarmants…

565 000 accidents, 738 décès.
Voilà les chiffres de l’Assurance Maladie pour l’année 2022 à propos des accidents du travail déclarés sur le sol français.

Ainsi, chaque jour, deux personnes décèdent à leur poste.

Des résultats décevants qui mettent en exergue un problème récurrent : le manque de prévention.

La France se place à la quatrième place des pays européens les plus touchés par les accidents du travail, derrière deux pays baltes que sont la Lettonie et la Lituanie, ainsi que Malte qui occupe la troisième place.

La faute à un manque cruel de prévention aux risques dans l’hexagone, comme le souligne le spécialiste Patrick Légerond dans l’article du Figaro : La France « souffre d’un triple problème […] une faible culture de la prévention des risques dans les entreprises. Ensuite, une faible culture de l’évaluation : les risques doivent s’évaluer en amont, ce que les acteurs privés ne font pas suffisamment, indique l’expert. »

Le troisième problème trouve son origine dans un manque d’entente entre les partenaires sociaux concernant le financement de la branche accidents du travail et maladies professionnelles.
 

Ces lacunes indiquent une préoccupation plus importante des pouvoirs publics sur la question de l’emploi dans un contexte de lutte contre le chômage plutôt que sur la qualité de vie au travail.

…qui restent à nuancer.

Nonobstant l’indéniable responsabilité des pouvoirs publics vis-à-vis de ces résultats, il convient d’éclaircir certains points.

La déclaration des sinistres dans un premier temps. La France déclare entre 90 et 100% des accidents signalés, ce qui la place parmi les pays les plus transparents, à l’instar de l’Allemagne, l’Espagne ou encore l’Italie.

À l’inverse, certains états, notamment à l’Est ne déclarent que 40% de leurs accidents, ce qui contribue à fausser les classements. 

Ensuite, la nature des accidents signalés. Dans le même article du Figaro, on apprend, par les mots du directeur général d’Eurogip Raphaël Haeflinger que la France « est l’un des rares pays où les arrêts de travail font l’objet d’une obligation déclarative, même s’ils n’entraînent aucun jour d’arrêt ».

Enfin, tout sinistre ayant lieu au travail est comptabilisé comme un accident de travail, de l’ouvrier de chantier qui fait une chute mortelle à l’employé de bureau qui décède d’un AVC, ce qui n’est pas le cas partout ailleurs en Europe.

La France doit indéniablement pallier ses lacunes en matière de sécurité au travail.

Les pouvoirs publics doivent donc mettre en place des mesures drastiques pour développer la formation auprès des salariés et limiter les risques.
Pour que chaque personne qui quitte son domicile pour se rendre au travail soit assurée de rentrer chez elle en vie.

Sources :

LIFTOP   FIGARO